Charles HALLO et sa captivité à Compiègne en 1944

Nous remercions tout particulièrement Jean-Guy HALLO, petit-fils de Charles HALLO qui a souhaité faire connaître un document de famille, un journal écrit et illustré par son aïeul pendant sa captivité à la prison de Compiègne de janvier à avril 1944. Une source, remarquablement illustrée, et précieuse pour l’histoire locale.

La vie de Charles HALLO en quelques mots

Charles HALLO est né le 13 janvier 1882 à Lille. Son père, officier, y était en garnison.

Il passa son enfance à Dijon et entra à l’École des Beaux-Arts locale. Il termina ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris, et devint aquafortiste.

Dès 1907, il exposa au salon annuel de la Société Nationale des Beaux-Arts.

En 1910, il fit la connaissance de Jeanne MUSSAT qu’il épousa en 1911. De leur union naquirent cinq enfants, de 1912 à 1930.

Par la suite, il fut mobilisé dans l’infanterie en 1914 puis rapidement affecté dans l’observation aérienne.

Il devint l’un des pionniers de la photographie aérienne. Il reçut la Croix de guerre puis la Légion d’honneur à titre militaire.

Affiche de Charles Hallo dit ALO

En 1920, il s’installa à Senlis dans une belle maison dans laquelle il aménagea son atelier. Il devint xylographe et illustra de nombreux ouvrages. Parallèlement, il fut également affichiste pour les compagnies de chemin de fer (avec pour signature « ALO »).

Affiche conservée au Cellier, Bibliothèque Saint-Corneille, Compiègne

En parallèle de ses activités d’artiste, il se fit élire au conseil municipal et devint maire-adjoint à la culture.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, trop âgé pour combattre, il s’engagea dans l’Armée de l’air et fut affecté à l’École de l’air de Bordeaux comme instructeur photographe. Après sa démobilisation, il intègra la résistance.

Après guerre, Charles Hallo reprit ses activités artistiques en lien avec la vènerie. Il œuvra également à la création de foulards avec la maison Hermès.

Il mourut à l’hôpital de Senlis le 15 décembre 1969.

Résistance et captivité à Compiègne

Dès 1941, il intégra un réseau de renseignement de la Résistance, le groupe « Jade-Amicol ». Dans les notes parvenues jusqu’à nous, figure une liste manuscrite des plans qu’il a fournis à Londres : les plans du château de Borest qui abritait la Gestapo, les plans de plusieurs terrains d’aviation près de Creil, des renseignements et plans d’emplacements de V1 près d’Amiens, etc.

Dessin de captivité d'Hallo

Le 31 décembre 1943, la Gestapo arrêta Charles HALLO sur dénonciation et l’incarcéra à la prison de Compiègne.

Pour autant, les Allemands ne purent prouver ses activités de résistance.

Son carnet, tenu pendant les mois de captivité, présente des portraits de détenus (qualifiés de « terroristes ») et des scènes de la vie carcérale mais aussi les évènements ou ressentis du jour.

Extrait du carnet de Charles HALLO,
Archives de Compiègne et son Agglomération, 6J/COM87

Charles HALLO et son camarade, le Docteur CHASTEL, furent libérés le 17 avril 1944, faute de preuve. Jusqu’au dernier jour, les Allemands les laissèrent dans une totale incertitude quant à leur sort.

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